
Approches de la philosophie d’Epicure, par Michel Liégeois
Epicure est né en 341 avant J.C. dans l’île de Samos où il reçut d’abord l’enseignement du platonicien Pamphyle, puis, à Théos, celui d’un disciple du matérialiste Démocrite, Nausiphane.
Une fois dégagé de ses obligations militaires, il suivit à Athènes les leçons de Xénocrate qui dirigeait, depuis la mort de Platon, l’Académie. Après des voyages à Colophon, Mytilène et Lampsaque, il revint à Athènes où il fonda, en 306, sa propre école, Le Jardin.
Ses cours consistaient en conversations amicales avec ses élèves et disciples, au rang desquels se trouvaient des personnages célèbres (Mithrès et Idoménée par exemple), tout comme des esclaves, des femmes, et même des éthaïres. A la différence de l’Académie de Platon, qui s’adressait à une élite capable de former les futurs gouvernants d’un Etat idéal, et du Lycée d’Aristote, qui était devenu un centre de recherche et d’érudition, le Jardin d’Epicure visait avant tout à atteindre la Sagesse, à ’vivre en accord avec la nature’, et cela à l’écart de toute vie publique et de la politique, de la cité grecque dont les fondements étaient alors en crise.
Jusqu’à sa mort, en 270, il enseigna sa philosophie atomiste et sensualiste, que nous pouvons diviser, d’après ce que nous dit Diogène Laërce au livre X de ses “Vies et Sentences des philosophes illustres”, en “canonique”, qui permet de fonder la science, de distinguer le vrai du faux, en physique, qui traite de la nature des choses, toutes deux ayant pour fin de préparer l’éthique, qui réfléchit sur ce qu’il faut faire pour mener une vie heureuse, c’est-à-dire pour atteindre la Sagesse.
Il ne nous reste que peu de choses des nombreux écrits d’Epicure :
Trois lettres, Lettre à Hérodote, Lettre à Pythoclès, et Lettre à Ménécée, qui représentent un abrégé de sa philosophie, et qui nous ont été transmises par Diogène Laërce au livre X de ses Vies, Doctrines et Sentences des Philosophes Illustres. Il faut joindre à cela un recueil de quarante Maximes dites “capitales”, et un manuscrit du Vatican composé de Sentences “vaticanes”.